THEATRE
En 2026, la Compagnie Dopamine se lance dans une création originale. Une pièce de théâtre policière inspirée de faits réels.
L’histoire d’un Harpon dans le crâne est inspirée de faits réels. Une affaire policière digne d’un thriller hors norme par son mode opératoire.
Le dimanche 21 octobre 2007, Eric s'endort sur le canapé du salon familial devant le grand prix de Formule 1. Muriel, sa femme et Alain, un ami de la famille quittent l'appartement du 8ème étage situé en plein centre-ville pour amener les enfants à leurs activités dominicales. Mais de retour à l'appartement à 15h30, ils découvrent le corps d'Éric allongé au milieu du salon. Son crâne est traversé de part en part par le harpon d’un fusil de plongée sous-marine. La flèche mesure 1m40 de long ! L’homme est inconscient, mais en vie. Il sera miraculeusement sauvé à l’hôpital après une opération périlleuse. Quelques semaines plus tard, Eric ne garde que de légères séquelles de cet incident.
Immédiatement, les policiers de la brigade criminelle démarrent une enquête pour répondre à cette énigme : Qui a bien pu tirer avec une arme de pêche sur ce père de famille sans histoire ?
La victime ne se souvient de rien concernant le moment des faits. Les pistes s’orientent d’abord sur un cambriolage qui aurait mal tourné, mais cela ne colle pas, puis sur une revanche de l’ex-belle-famille. Il faudra plusieurs semaines aux inspecteurs pour confondre les coupables: la femme et son amant. Lorsque ceux-ci passent aux aveux, la police mettent à jour un nouvel élément. C’était en fait leur troisième tentative d’assassinat du mari.
Le spectacle révèlera l’ensemble de l’enquête aux spectateurs allant de rebondissements en rebondissements. Plutôt que de traiter cette histoire vraie sous l’angle de l’affaire criminelle sordide, nous proposons une lecture pleine d’humour sur le mode de la tragi-comédie.
Imaginez qu’en arrivant sur votre lieu de travail, un public vous attende pour observer votre façon de travailler.
Dans certaines pièces de théâtre la convention du 4ème mur, qui sépare le public de l’action de la pièce, est remise en cause par des apartés des personnages, ou quand les acteurs s’adressent réellement aux spectateurs. L’action de la pièce est alors comme mise sur pause. Dans notre procédé dramaturgique, les personnages se retrouvent réellement confrontés à un public qu’on leur a imposé. Afin de faire taire les rumeurs de mauvais traitement de la part des forces de l’ordre, les autorités politiques ont pris une décision radicale : La police est désormais forcée de rendre toutes les étapes de ses enquêtes publiques.
Les agents chargés d’enquêter sur l’affaire d’un harpon dans le crâne se retrouvent donc en présence du véritable public, venu assister à leur travail dans leur bureau. Ils vont devoir dans un premier temps accepter cette nouvelle réalité et se résigner à se comporter de façon exemplaire, les obligeant parfois à une caricature de bienséance. Mais, comme le procédé se veut le plus réaliste possible, il leur faudra également jongler avec les contraintes garantissant l’anonymat des témoins et des suspects.
Les personnages de l’intrigue feront-ils un bon accueil à ces spectateurs imposés? Le public restera-t-il silencieux face à certains comportements des enquêteurs ou des assassins? Ce procédé permet des interactions directes avec le public passant des échanges de points de vue, à l’agacement, ou aux confrontations.
Les faits divers représentent une intrusion de l’extraordinaire dans le quotidien le plus ordinaire. Ils sont aussi le double miroir de notre société. Les faits divers nous renvoient à notre part sombre (perversion, sadisme ou voyeurisme) mais ils révèlent également notre humanité, notre compassion face aux victimes de terribles crimes.
Le dispositif théâtral et la construction dramaturgique de la pièce visent à faire ressentir ces deux facettes aux spectateurs. Les spectateurs seront pris à parti par les personnages de l’intrigue, les confrontant avec humour dans leurs positions de spectateurs, voyeurs ou arbitres.
Il existe de nombreux lieux interdits au public lors d’une enquête criminelle : la scène du crime, la salle d’autopsie, le bureau des enquêteurs, la salle d’interrogatoire, la cellule de garde à vue. Le concept du spectacle est de donner une ouverture sur ces lieux au public d’Un harpon dans le crâne. Afin de maintenir autant que possible une crédibilité, il nous sera impossible de déplacer le public dans tous ces lieux sans avoir recours à des procédés théâtraux permettant des changements de décor.
La solution scénographique retenue est donc de ne conserver que le décor du bureau des enquêteurs et de trouver des justifications dramaturgiques qui vont donner à voir une partie des autres lieux.
Ainsi c’est un des inspecteurs qui choisira par praticité et gain de temps d’apporter une table d’autopsie dans le bureau d’enquête. Puis, la scène du crime sera visible pour le public sous forme de reconstitutions dessinées par les policiers puisque ceux-ci ne peuvent pas afficher d’images de la victime sans compromettre son anonymat. Une partie du porte manteau deviendra le harpon, un manteau le corps de la victime, etc. La porte-vitrée du bureau sera démontée afin servir de paravent permettant de flouter les suspects.
Ainsi certains éléments du décor en plus de leur fonction première devront avoir une deuxième fonction illustrative.
Le décor bien que réaliste devient un terrain de jeu astucieux pour les comédiens.
Avancement du projet
Notre projet est à l'étape de recherche de lieux de création et d'accueil, ainsi que de recherche de financement publics et privés.